❧ Eglogue pastorale sur l’union nuptialle du Roy Philippes et de madame Elisabeth, en vers alexandrins. Bergers : Janot et Herbat
Janot : Je suis tout esbahi, (gentil pasteur Herbat)
De te voir resjouy, et prendre ton esbat
Dessoubs ces verds Ormeaux, ce pendant qu’en l’ombrage
Ton troupeau et le mien cherche son pasturage,
Et que le Rossignol plaisant et gracieux
De son chant, resonner faict ce val spacieux,
Je n’ay pas sans raison cest esbahissement
De te voir en soulas, et chanter doucement
Chansons, qui ne sont pas remplies d’amertume,
Veu que par cy devant ce n’estoit ta coustume
D’ainsi te resjouyr par poétiques chants,
Quand nous estions ensemble en ces antiques champs,
Car ta Muse plus tost se tenoit en silence,
Ou bien elle chantoit de Mars la violence
Par piquante invective, et fort tristes chansons,
Dont aucun ne pouvoit ouyr que meschans sons.
Herbat : O cher amy Janot, ton dire est veritable,
J’ay longuement chanté avec dueil lamentable,
En ressemblant, pour vray, au Cicne, en tel remord,
Qui chante (comme on dict) estant pres de sa Mort.
Mais j’ay occasion de changer ma tristesse
En gracieux soulas, et mon dueil en liesse,
Car le celeste Pan, Roy et Dieu des Bergers
A lié noz Pasteurs avec les estrangers
D’une perpetuelle et divine concorde,
Qui mect dessoubs les piedz l’ancienne discorde,
Dont les plus grands Bergers estoyent envenimez,
Et si austerement l’un vers l’autre animez,
Qu’au lieu de cultiver les champs de labourage,
De prendre fer en main c’estoit tout leur courage ;
Au lieu de la houlete, aux Pasteurs usurpée,
Pour sang humain espandre, estoit nue l’espée ;
Et au lieu de l’Ereau où les taureaux on mect,
Sur la teste on portoit l’espouventable Armet ;
Au lieu de la musette, aux Bergers acceptable,
La trompete faisoit un cry espouventable ;
Au lieu de chalemeaux doux et melodieux,
Resonnoyent fauconneaux, et canons odieux.
Mais Pan, par sa bonté, d’un accord pacifique
Ce grand Berger, Henry, tant noble et magnifique
A joinct par alliance à
ce hault conquereur
Le Berger Hespagnol, fils d’un fort Empereur.
C’est celle paix (Janot) qui tant me reconforte,
Et qui à tous Bergers tant de liesse apporte.
Janot : Je ne m’esbahis plus, Herbat, berger gentil,
Tant à garder troupeaux qu’en science subtil,
De te voir adonné à soulas plantureux
Par ceste heureuse paix, qui nous rend bien heureux.
J’estoys esmerveillé, ces jours, de la grand feste
Qu’on faisoit à Paris en plaisir manifeste,
Lorsque
le Duc Albain tant honorablement
Fut receu des Bergers universellement,
Et qu’on luy feit honeur au nom de
ce sublime
Philippes, Roy Berger tant hault, et magnanime.
Herbat : Janot, voyla le poinct, voyla le poinct, helas,
Voyla l’occasion qui me mect en soulas,
Et puis que tu m’as mis en souvenance telle
Du
Duc nous apportant alliance immortelle,
Enten, je te supply, par bonne affection,
Combien ceste alliance ha de perfection :
Ce bon Duc que tu dis, au nom du
venerable
Philippes, est venu en la Ville honorable
Du
grand Berger Gauloys, pour sur toutes negoces
Commencer le lien des amoureuses nopces.
La Bergere d’honeur, qui a esté menée
Au lien conjugal par le chaste Hymenée,
C’est
ceste Elisabeth, d’incomparable honeur,
Fille du fort Berger des Gaules gouverneur,
Vouée à l’Hespagnol, dont en soulas se bagne
Universellement, et la France, et l’Hespagne.
C’est pourquoy tu as veu tant de luysans harnoys,
Tant de pennaches beaux en joustes et tournoys,
C’est pourquoy tu as veu tant de braves Bergeres
Baler en ce festin, fort souples et legeres.
C’est dont tu as ouy les tabourins sonans,
Fifres, Cornets, Hauboys et Clairons resonans,
Qui n’est que pour monstrer la joye universelle
Qui au cueur des humains à present ne se cele.
Janot : Je pren plus de plaisir à escouter ton dire,
Que d’Apollon la Harpe, ou d’Orphée la lyre.
Car
ceste belle fleur qu’Elisabeth tu nommes,
Est un si grand thresor et gloire entre les hommes,
Qu’assez on ne pourroit ses graces de hault pris
Estimer, ne les dons que nature a compris
En sa beauté naifve, et en sa contenence,
Qui demonstre à chacun sa perfaicte excellence.
Mais, helas, d’un tel bien qui au peuple adviendra,
En grand tristesse et dueil entrer il conviendra,
Alors que
ceste Nymphe excellente et royalle
Fille aisnée au
Berger de source lilialle,
Delaissera la France où elle fut nourrie,
Et où elle a esté tant aymée et cherie.
Les Nymphes de la Saine et autres ploreront,
Les Dieux et Demidieux contristez en seront,
Et les Bergers qui sont experts en Rhétorique
Feront piteux regrets par œuvre poëtique,
Et toy, gentil Herbat, auras telles douleurs,
Qu’en plorant, tu feras un grand Lac de tes pleurs.
Herbat : Je te confesse bien, Janot, amy fidele,
Que chacun plorera voyant partir
la belle,
Belle en perfection : mais qui en plorera,
Pour le proffit futur il se consolera,
Et pour le bien public de si haulte alliance,
Qu’on ne pourra jamais effacer d’oubliance,
Car plus tost on verra les ondes de la Mer
Sallées n’estre point, et jamais n’escumer,
Plus tost herbes de Mer aux montagnes croistront,
Les vaches et les beufs, sans corne apparoistront,
L’Hyver sera plus tost sans gelée et froidure,
Le beau Printemps sans fleurs, et l’Esté sans verdure,
Sans ombre les Peupliers, sans plume les oyseaux,
Et sans aucun poysson, fleuves, lacs et ruisseaux,
Sur les arbres plus tost le Corbeau blanchira,
Et parmy les estangs le Cicne noircira,
Plus tost sera la Mer Oceane tarie,
Que le peuple Hespagnol et le François varie
D’aymer
Elisabeth du tige lilial,
Conjoincte au
grand Pasteur du sang Imperial.
Janot : Gentil Berger, pour vray, ton dire me convie
A croire et maintenir heureuse nostre vie,
De voir par tel accord tant de peuple en repos.
Les Bergers desormais en seront plus dispos,
Qui du celeste Pan beniront la clemence.
Ores nous cueillerons en paix nostre semence ;
De gendarmes mauvais, plus ne serons troublez,
Qui nous souloyent ravir et noz vins et noz blez ;
Et en tranquillité serons sur la verdure
En gardant noz troupeaux, au moins si la paix dure.
Herbat : Si la paix dure, helas ? Janot, estimes tu
Que ce soit une paix sans force et sans vertu ?
C’est une saincte paix que Pan a procurée :
Parquoy elle sera d’une longue durée.
C’est une paix qui vient du celeste sejour,
Pour donner allegence à noz cueurs nuict et jour.
Desja l’heureux lien los immortel merite,
Qui sainctement conjoinct
la belle Marguerite
Au
Duc Savoysien, dont le renom est tel
Qu’en despit de la Mort il doibt estre immortel.
Et si
ce noble Duc par haulte providence
Du celeste Recteur, est rempli de prudence,
De force et hault pouvoir, et de maturité
(Qui un grand lustre donne à son auctorité),
Son Espouse bien née est bien de telle grace
Que de sa grand beauté, les beautez elle efface.
Janot : Dès long temps j’en suis seur, c’est une perle exquise,
Et, plus que les thresors, excellente et requise :
Tu as assez chanté, et chantes tous les jours
Sa grace, au livre dict : Conjugales amours.
Mais retournons au poinct de
la Bergere aymable,
Que
l’Hespagnol berger ha tant pour agreable,
Et qui en brief ira en son lict conjugal
Pour joindre deux desirs en un desir egal.
Herbat : O grand felicité d’alliance amoureuse
Qui peut rendre l’Hespagne et France bien heureuse !
Tu sçais Janot, tu sçais la grand speciauté,
La beauté de la face, et d’esprit la beauté
Qui
ceste Elisabeth si richement decore,
Qu’elle est de plus hault pris que la vermeille aurore.
De Sappho ce n’est rien, ce n’est rien de Dido,
Ce n’est rien de Cypris, mere de Cupido,
Ce n’est rien de Procris, ce n’est rien d’Atalante,
Elisabeth les passe en beauté excellente.
Aussi
ce grand Berger, qui l’a tant desirée,
A toute autre vivante, à droict, l’a preferée,
Et la desire encor’, affin de recevoir
Le fruict tant savoureux d’amour, qu’il doibt avoir.
Doncques approchez vous,
amans incomparables,
Et qui au monde rond n’avez point voz semblables.
Partez,
Elisabeth, du regne paternel,
Allez voir
vostre espoux en soulas eternel,
Mais (las) ne partez point jusques à ce que j’aye
Chanté vostre grand heur, qui rend la Gaule gaye.
Janot : Chante donc, amy cher, je ne m’espargneray
A ouyr tes doux sons, et t’accompagneray
Par poëtique accord, combien que je soys moindre
En sçavoir, pour au tien l’accomparer et joindre,
Car, certes, c’est à toy, Herbat, que desormais
Du laurier triomphant le chappeau je soubmets.
Herbat : Je laisse aux
grands venteurs l’Apolline couronne,
Et ne veux qu’en orgueil mon front ell’ environne,
Il me suffist si j’ay de dire le pouvoir,
La grand felicité que nostre œil pourra voir
Par l’amoureux lien qui émeut et provoque
Deux cueurs tant precieux au desir reciproque
De l’amoureux flambeau, qui approcher fera
Deux cueurs en une chair. Lors on triomphera
Au regne de
ce grand Philippes, debonnaire,
Et qui use envers tous de largesse ordinaire,
Mesmes envers les bons qui suyvent les vertus,
Et qui d’iniquité jamais ne sont vestus.
Je te laisse penser la grand magnificence
Que doibt faire l’Hespagne, en voyant la presence
De
sa Dame et maistresse, et Royne catholique,
Qui ha l’esprit divin, et la face angelique.
Je te laisse penser l’heur, le contentement,
La joye et le soulas, pour son advenement,
Car, pour le tout au long racompter ou escrire,
La voix, l’ancre et papier n’y pourroyent pas suffire.
Janot : Je le croy fermement, car il fault estimer
Qu’on ne pourroit assez vivement exprimer
L’accord, qui en soulas les hommes renouvelle,
Ne l’honneur que feront à
leur Royne nouvelle
Tous les peuples subjects à
l’Hespagnol pasteur,
Ennemi de tout vice, et vray observateur
De droict et d’equité, dont il est la lumiere
En haulte dignité, et majesté premiere.
Herbat : Donc,
belle Elisabeth, hors de France sortez,
Et au peuple Hespagnol la liesse portez
Qu’il espere par vous, et par vostre lignée
Quand vous enfanterez, ô
Princesse bien née,
Pour faire voz ayeux renaistre en si grand heur,
Que l’on contemplera par tout vostre grandeur.
Et en vostre faveur par le vueil immobile
Du Recteur tout puissant, le dict de la Sibille
Obtiendra son effaict, car on verra encor
En ce monde terrien revenir l’aage d’or,
Où chacun fruict croistra sans soing d’agriculture ;
Et plus on ne verra crime ne forfaicture,
Car des Cieux descendra la saincte vierge Astrée,
Deesse de justice, et des dons penetrée
De l’esprit supernel, du pere tout puissant
Qui a créé le monde et ciel resplendissant ;
Ceux qui ont trop vescu en charnelles delices
Ores convertiront en bonté leurs malices ;
Et pour faire la guerre ainsi comme devant,
Aussi on ne verra plus voyle mise au vent
Dessus l’onde sallée, ains sans aucun danger
Alliance on prendra à tout peuple estranger -
Non à ceux toutefoys qui seront infideles,
Au
Berger catholique, au
Treschrestien rebelles.
Janot : Amy, par ces secrets que tu m’as revelez
Les esprits des humains seront renouvellez
En foy, en charité, en divine esperance,
Pour suyvre la vertu avec temperance.
Ores nous menerons noz vaches et noz beufs
(Sans craindre aucun danger) parmy les champs herbeux,
Et sans aucun danger repaistront en la plaine
Chievres, petits chevreaux, et noz troupeaux à laine,
Dont nous aurons par tout abondance de laict,
Et vestirons le drap jaune, gris, violet,
Rouge, noir et tanné, et de toute autre sorte
Que selon son estat chacun berger le porte.
Bref, des bergers seront les esbats infinis,
Nous irons desnicher des Rossignols les nids,
L’aloüete sera par nous mise en la cage,
Le Pinson, le Linot, pour chanter leur ramage,
Et tandis qu’à noz yeux noz Chievres brousteront,
Bergers moindres que toy, tes chants escousteront,
Mesmes quand tu voudras par ta muse loyalle
Chanter du
grand Berger de source lilialle,
Dont la force et grandeur, la clemence et les faicts
Sont au gré d’un chacun accomplis et perfaicts.
Herbat : Janot, je ne pourroys avoir plus de matiere,
Ne meilleur argument, que la louange entiere
Reciter des vertus du
lilial Berger,
Qui en ce monde est né pour les siens alleger,
Pour élever les bons, punir les detestables,
Pour conserver les droicts, et les loix equitables,
Et qui en liberté tient les pauvres Pasteurs
Qui luy portent honeur, et sont observateurs
De ses royaux edicts, qui certes, sont plus justes
Que les loix de Nerons, et des Cesars Augustes.
C’est
ce Berger Henry, duquel
l’espouse a pris
Un renom immortel sur femenins esprits,
C’est
ceste grand’ Bergere, excellente, accomplie
De mille et mille dons, et de graces remplie,
La Royne des Gauloys,
Cathérine est son nom,
De qui sans fin sera honoré le renom,
Mere d’Elisabeth, ô heureuse portée,
Par laquelle des Cieux la paix est apportée,
Perpetuelle paix, qui joinct si belle fleur
A
Philippes, berger d’indicible valeur.
Janot : Herbat, ton dire est vray, la grand beneficence
De
ce berger Henry plein de magnificence,
Immortelle sera.
Son Espouse est le choix
Des Dames qui par tout sont conjoinctes aux Roys.
Hautaine est sa vertu, haulte son origine,
Et de louables meurs son cueur se morigine.
Herbat, il me souvient, quand jeune tu estoys,
Qu’en beaux vers mesurez ses honeurs tu chantoys,
Sa beauté, sa bonté, sa douceur, sa sagesse,
Et que tu te sentoys de sa saincte largesse
Pour nourrir ton troupeau, pour tes champs cultiver,
Et pour supporter mieux la rigueur de l’Hyver,
Parquoy dire je puis que c’est une Minerve,
A qui los immortel posterité reserve.
Herbat : Je n’ay pas tant escript de ses haultes valeurs
Qu’il en reste, pour bien paindre de ses couleurs,
Sa grand perfection et grace incomparable
Qui rend en chacun lieu sa grandeur admirable.
Doncques, peuple Hespagnol, qui
ta maistresse attends,
Pour luy porter honeur, je te supply, entends
Le lieu d’où elle sort : n’est ce la source antique
Du noble Roy Clovis tant sainct et Heroique ?
Certainement ouy, dont certain je me tien
Que Clovis a esté le premier Roy Chrestien
Des puissans Roys Gauloys, quand par destin celeste
(Ainsi que la Cronique assez le manifeste)
On vid troys fleurs de lys descendre des haults Cieux,
Qui depuis ont esté (en thresor precieux)
Les armes de noz Roys exempts de vitupere
Ausquelz de pere en fils la grand Gaule obtempere.
De ce tige ancien
François est descendu,
Roy premier de ce nom, en tous arts entendu,
Qui, comme il fut l’honeur de bellique armature,
Estoit le Mecenas de la litterature,
Dont
ceste Elisabeth avec ses tiltres vieux,
Par luy gloire reçoit dessus tous ses ayeux.
Et
Henry grand pasteur, fils du Berger François,
Fut né divinement pour regir les François.
Voyla, peuple Hespagnol, la source plantureuse
Qui peut rendre l’Hespagne, et France bien heureuse,
Voyla le Tige heureux d’
Elisabeth, bien née,
Qui sera en brief temps ta Royne couronnée
Après qu’elle aura veu celluy qu’elle ayme mieux
Que chose, qui offrir se pourroit à ses yeux.
C’est
ce noble Berger qu’on extolle et qu’on prise,
Au cueur duquel sagesse immortelle est comprise,
L’heritier de ce grand Charles, qui par la mort
(Tant il fut vertueux) jamais ne sera mort,
Et comme ses vertus, pleines d’honeur et gloire,
Laissent aux successeurs de son nom la memoire.
Philippes est bien tel, qu’en honeur éternel
Il represente au vif le hault cueur paternel,
Il ayme les Bergers qui par noble exercice
De la docte Pallas ont louable notice,
Ausquelz il est humain, affable, liberal,
Comme les bons Bergers l’ont dict en general.
Pourtant, amy Janot, mes poëtiques Muses
Par tout annonceront les louanges diffuses
Du
berger Hespagnol, des Flamans le Seigneur,
D’
Elisabeth aussi, sa compagne d’honeur,
Bergere de hault pris, d’origine ancienne,
Et qui aux jeunes ans passe l’Athenienne.
Janot : Combien qu’égal à toy je ne soys en sçavoir
(O bien aymé Pasteur) si feray je devoir
De porter, comme toy, honeur et reverence
Au
berger Hespagnol de sublime apparence,
Et à
sa bien aymée, Espouse de hault pris,
Qui du tige Royal heureusement a pris
Noble nativité, et qui va voir les villes
D’Hespagne, qui sont tant plaisantes et civiles.
Herbat : Allez donc,
belle, allez voir la Terre estendue,
Où par
ce riche Espoux vous estes attendue,
Et par tous ses subjects qui se resjouyront,
Quand de vostre presence (ô
belle) ilz jouyront.
Allez,
Elisabeth, n’ayez douleur amere
S’il vous fault pour un temps abandonner
la mere,
Vous la verrez souvent, si au souverain Dieu
Il plaist de delaisser à noz prieres lieu.
Janot : Je ne me puis lasser d’ouyr la melodie
De tes chants mesurez, et fault que je te die
(O éloquent Berger) qu’un singulier plaisir
J’ay receu, de t’ouyr prononcer à loysir
L’honeur des deux Bergers, qui n’ont pareils au monde,
Aussi d’
Elisabeth la beauté pure et munde,
De qui les yeux rians tant gracieux et beaux
Semblent parmy le Ciel deux reluisans flambeaux,
Mais, Herbat, amy cher, voyci la nuict obscure,
Qui aux Bergers des champs le doux sommeil procure,
Retirons nous soudain, il est heure et saison
De nous en retourner chacun en sa maison.
Fin.